Le jardin japonais

Dans l'enceinte de France Education international, dans les dédales de son parc, caché au sommet d'une petite colline, se trouve un ancien jardin japonais. Lieu de repos propice à l'étude, à la contemplation et à la réflexion, il s'étend sur un demi-hectare. Le jardin fut offert à l'École normale supérieure de jeunes filles en 1925 par Albert Kahn, à la fois banquier, mécène et philanthrope. Trésor de végétation niché en haut de chemins escarpés, la beauté et la sérénité du lieu sont encore palpables malgré le temps. Des traces tangibles des structures principales subsistent et laissent entrevoir la splendeur du lieu à son origine.

Texte

L’empreinte d’Albert Kahn

Cet espace boisé de deux hectares, actuellement fermé au public, abrite un jardin japonais dont l’histoire est intimement liée à un lieu emblématique des Hauts-de-Seine : le musée départemental Albert Kahn et son jardin, situés sur la commune voisine de Boulogne-Billancourt. Le jardin a été conçu selon la mode du « parc à scènes », en vogue au XIXème siècle, qui regroupait des essences végétales et florales issues des quatre coins du monde. 

Composé, à l’origine, d’un assemblage d’éléments architecturaux et paysagers d’inspiration japonisante (bassin, cascade, pont, torii, lanternes, bancs, etc.), il constitue un témoignage exceptionnel de l’art horticole français du début du XXe siècle et donne un éclairage nouveau sur la personnalité encore mal connue d’Albert Kahn, qui a soutenu un idéal de paix universelle à travers la promotion de la diversité des cultures.

Le projet de mise en valeur

Soucieux de préserver ce patrimoine, France Éducation international (FEI) a souhaité, dès les années 2000, s’entourer de partenaires prêts à accompagner ce projet ambitieux, afin de redonner au jardin japonais sa splendeur passée. Le projet de restauration qui en découle soulève ainsi plusieurs enjeux. 

Le premier enjeu concerne la protection du patrimoine. Le jardin japonais apparait comme un élément essentiel du patrimoine, empreint de deux cultures : une tradition japonaise associée au savoir-faire français de l’art des jardins. 

Le deuxième enjeu implique la valorisation du site de FEI et de ses activités. Le jardin japonais étant porteur de cette identité interculturelle, le projet de valorisation fait naturellement écho aux activités de FEI, opérateur public pour la coopération internationale en éducation. En effet, il reflète des valeurs de tolérance et d’ouverture au monde en invitant au voyage et au dialogue des cultures. 

Collaboration avec l’Énsa-V

Dans le cadre de la réflexion menée autour de la mise en valeur de son jardin japonais, France Éducation international collabore, depuis 2023, avec l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles (Énsa-V). 

Durant un an, un groupe d’étudiantes du master « Territoire : cultures, patrimoines, paysages », parcours « Jardins historiques, patrimoine et paysage », encadré de leurs enseignants, réalise une étude historique et paysagère de la colline où se trouve le parc de l’établissement sur laquelle est implantée le jardin japonais. 

Pendant la durée de réalisation de l’étude (2023-2024), plusieurs comités de pilotage et d’honneur sont organisés à Sèvres, réunissant les partenaires institutionnels du projet de restauration.